Visite de l'Inde

Capitale asiatique

10 novembre 2003
Decouverte de l'Iran

Il faut reconnaître que nous avons de la chance ! On nous avait parlé d'un délai de 3 à 5 jours pour obtenir le visa pakistanais et d'une ville à l'ambiance déplorable. Or, nous y arrivons à midi et, après plusieurs interrogatoires minutieux, alors que nous ne demandons rien, le service des visas nous dit de venir les récupérer demain à 10 heures. C'est déjà inespéré !

Puis nous nous promenons dans une ville aux apparences tranquilles et dont les habitants, selon toute évidence, ne voient pas souvent de touristes en goguette... Nous les scrutons avec un étonnement partagé tant nous sommes surpris d'observer une si grande variété de types morphologiques (mongols, asiatiques, indiens, arabes...). Nous ouvrons des yeux tous ronds en traversant le bazar. C'est d'ailleurs peut-être a cause de cette diversité ethnique que zahedane a si mauvaise réputation, comme la plupart des villes frontalières...

Nous sentons pourtant déjà que nous n'allons pas regretter de passer par le Pakistan au lieu de la solution de facilité qui aurait consisté à prendre un avion de Téhéran à Dehli.

A l'ombre de la forteresse

De retour à Bam, nous retrouvons l'inégalable monsieur Akbar, patron de la guesthouse du même nom. Il nous a réservé un accueil sans pareil ainsi qu'à nos amis et nous nous sentons déjà "comme chez nous". C'est vraiment la personnalité de ce prof d'anglais à la retraite qui fait la chaleur de son établissement.

Pour décoration, ce dernier comprend l'incontournable portrait de l'ayatollah face à la porte d'entrée, le non moins incontournable chapelet géant en moumoute accroché au mur, une affiche de la citadelle de Bam, deux ordinateurs pour se connecter à Internet, une vitrine réfrigérée pour les boissons et plein de fauteuils et canapés pour discuter. Dans la cuisine se trouve le samovar qui fournit de thé chaud toute la journée en abondance.

C'est chez monsieur Akbar que nous retrouvons aussi Daniel, Suisse Allemand se rendant comme nous en Inde par le Pakistan. Il était déjà parti il y a trois ans en voyage pour un an avec son amie mais leur séjour s'est finalement prolongé une deuxième année et il éprouve maintenant régulièrement l'envie de repartir, un peu comme pour faire le point. Déjà expérimenté dans l'art du voyage, il continue a tout aborder avec fraîcheur et enthousiasme incroyable.

Après avoir passé l'après-midi à bouquiner à l'ombre de la citadelle, une anecdote marquante a lieu peu après le coucher du soleil à proximité du bazar. Un adolescent (peut-être 15 ans) s'est approché brusquement de Marine et, sans qu'elle puisse l'éviter et par surprise, vient plaquer sa main en haut d'une de ses cuisses puis part précipitamment. De stupeur, Marine se retourne pour lui crier une injure qu'il ne comprendrait pas et nous observons sur son visage l'expression d'un gamin qui vient de faire une blague. C'est alors qu'une voiture arrive en un éclair et déverse une équipe d'hommes robustes qui s'emparent du garçon. Un commerçant ayant assisté à la scène vient vers nous, nous présente ces hommes comme une police en civil et nous propose de porter plainte. Nous déclinons poliment sa proposition en pensant avec effroi au sort qui allait être réservé à ce gamin. Mais nous ne le connaîtrons pas, pas plus que l'identité des justiciers en voiture et si il y en avait de semblables prêts à intervenir si besoin à chaque coin de rue.

Nous avons prévu de partir demain à l'aube pour Zahédane, à la frontière avec le Pakistan, où nous espérons obtenir notre visa avant que celui de l'Iran n'expire. La réputation de cette ville et ses environs est assez mauvaise, aussi bien dans les guides que selon monsieur Akbar qui soupçonnent nombre de trafiquants de drogue d'y rôder. Le consulat qui s'y trouve nous évite en tous cas d'avoir à retourner à Téhéran alors nous verrons bien...

Sur la route de Yazd à Bam

Nous partons de bonne heure pour Bam en compagnie d'Emmanuelle et François, un couple français rencontré pour la première fois à Tabriz puis retrouvé à Yazd depuis deux jours. L'Iran a beau être un immense pays, on retrouve régulièrement les mêmes têtes en visitant les sites et c'est d'autant plus frappant que les touristes sont peu nombreux.

Pour autant il y a quelques personnes comme ce couple avec qui on fait volontiers un bout de route en toute confiance. En effet, on remarque très vite à leur façon d'être un profond respect envers le pays et les gens qui les accueillent mais aussi l'envie d'écouter le monde. Ces caractéristiques plus une pointe d'idéalisme font d'eux des compagnons de voyage faciles et très agréables.

La longue journée de transport se déroule assez bien, d'autant plus que nous avons maintenant de quoi passer le temps en bus depuis que Claude nous a apporté plusieurs livres concernant la région dont trois d'Amin Maalouf (Les Jardins de lumière, Samarcande et les croisades vues par les arabes..). Nous les dévorons avec délectation en réalisant à quel point les livres nous ont fait défaut depuis notre départ.

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